Église paroissiale de Cogne
Introduction
Description
Description
Selon une ancienne tradition, les premiers habitants de la vallée de Cogne sont venus de la vallée de la Soana, par le Colle de la Nouva (2949m). Ils s'installèrent d'abord dans la haute vallée de l'Urtier où, au Cret (2020m), ils construisirent leur première église, avant de redescendre dans le bassin central, où ils bâtirent le bourg principal. Le culte de Saint Besso, commun aux populations du Val Soana et de Cogne, semble lié à la migration valsoanine. En effet, le 10 août de chaque année, les pèlerins affluent de leurs paroisses respectives pour célébrer la fête de ce martyr thébain au sanctuaire situé au-dessus de Campiglia dans la Valsoana.
Au Moyen Âge, le territoire de Cogne était habité par les habitants de la vallée.
Au Moyen Âge, le territoire de Cogne était sous la juridiction de l'évêque d'Aoste qui, en 1191, obtint du comte de Savoie l'autorisation d'y ériger un château, noyau de l'actuel château royal. La communauté, qui avait développé au fil des siècles ses structures solidaires et administratives, fut libérée des obligations féodales dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais l'évêque conserva le titre de "comte de Cogne" jusqu'en 1951.
En 1630, lors de la terrible épidémie de peste qui frappa la Vallée d'Aoste, la population de Cogne fut réduite de plus de moitié : plus de sept cents adultes et un nombre indéfini d'enfants moururent. La confiance en l'avenir ne se dément pas pour autant et, dès l'année suivante, 41 mariages sont enregistrés dans la paroisse. Et une dizaine d'années plus tard, une nouvelle église, plus grande que la précédente, était en cours de construction.
Aux activités agricoles-pastorales et minières traditionnelles s'est ajoutée, après la Seconde Guerre mondiale, une économie liée au tourisme. La présence du parc national du Grand Paradis, créé en 1922, a favorisé un développement équilibré de la localité, qui n'a rien sacrifié de son exceptionnelle beauté naturelle. De même, la population a su préserver ses traditions particulières (pensez aux costumes typiques et à la fabrication de la dentelle ou de la dentelle aux fuseaux), qui constituent encore aujourd'hui une attraction intéressante pour les touristes.
La paroisse de Cogne est placée sous la protection de Saint Ursus, un prêtre valdôtain qui vécut à une époque incertaine entre le VIIe et le VIIIe siècle et qui était célèbre pour ses pouvoirs thaumaturgiques. Il est le premier saint local à être vénéré dans le diocèse d'Aoste, avant l'an 1000. Les témoignages figuratifs le présentent généralement vêtu d'une chasuble, avec un bâton sacerdotal dans la main droite et un oiseau sur l'épaule gauche ; ce dernier, en particulier, représente son motif iconographique spécifique. La tradition populaire prétend que c'est le saint qui a reconquis le bassin de la vallée centrale (encore connu aujourd'hui sous le nom de "St Bear's Meadow"), qui était à l'origine inhospitalier. Les chanoines de la collégiale aostanaise de Sant'Orso, dont la paroisse dépendait déjà en 1184, ont peut-être joué un rôle important à cet égard. Les chanoines ont conservé la paroisse jusqu'en 1820, date à laquelle tous les droits ont été transférés à l'évêque.
L'église
La tradition, nous l'avons dit, place la première église de Cogne à Crêt. Historiquement, nous savons qu'en 1202, l'ensemble de la communauté a pourvu à la construction de son église, probablement déjà à l'emplacement où elle se trouve aujourd'hui. Dans la première moitié du XVIIe siècle, l'édifice a pris son aspect actuel, suite à des travaux de reconstruction et d'agrandissement. Elle fut consacrée par l'évêque d'Aoste Monseigneur Vercellin le 10 juin 1642. L'église est de plan rectangulaire, avec un presbytère à coupole octogonale. L'intérieur à nef unique, redécoré par le peintre Pirlato en 1960, conserve de précieux autels du XVIIIe siècle en bois sculpté et doré, avec des colonnes torsadées. Le maître-autel, orné d'une riche décoration baroque, présente au centre un tableau représentant l'Assomption de la Vierge Marie, accueillie au ciel par la Sainte Trinité, et les saints Ours et Blaise. Les statues de saint Ansclume et de saint Nicolas (de part et d'autre de la toile) et une représentation en haut-relief de l'Assomption (au sommet de l'autel), ainsi qu'un magnifique tabernacle entièrement doré et lui-même orné de statuettes de saints (dont certaines ont malheureusement été volées), complètent l'exceptionnelle composition artistique. Les autels latéraux, de gauche à droite, sont dédiés respectivement à saint Michel (statues de saint Germain, saint Jean l'Évangéliste, saint Anselme, saint Grato, saint Michel Archange et saint Joconde) ; au saint Rosaire (haut-relief avec l'Annonciation, statues de sainte Catherine de Sienne, de la Vierge à l'Enfant, de saint Dominique et bas-reliefs avec les mystères du Rosaire) ; à Notre-Dame du Mont-Carmel (statues de saint André, Notre-Dame du Mont-Carmel, saint Pierre, saint Sébastien, Pieta et saint Roch) ; à Saint-Antoine-Abbé (statues de sainte Thérèse d'Avila, saint Antoine-Abbé, sainte Agathe, sainte Lucie, saint Carlo Borromeo et saint Pierre) ; à Saint-Antoine-Abbé (statues de sainte Thérèse d'Avila, saint Antoine-Abbé, sainte Agathe, sainte Lucie, saint Carlo Borromeo et sainte Lucie). Près de l'entrée latérale, une statue en aluminium de Sainte-Barbe qui se trouve depuis trente ans dans la chapelle Colonna, à l'entrée de la mine, et une pierre commémorative à la mémoire de l'abbé Chamonin, curé de Cogne pendant 57 ans, de 1832 à 1889. L'orgue, datant de 1772, fut reconstruit en 1872 grâce à la contribution du roi d'Italie Vittorio Emanuele ll, présent chaque année à Cogne pour les expéditions de chasse au bouquetin ; il fut encore agrandi, tel qu'il est aujourd'hui, en 1969. Le clocher a été surélevé en 1828, pour des raisons de stabilité, et a été démoli et reconstruit en 1840. Un élément architectural intéressant qui mérite d'être mentionné est le portique devant l'entrée. Autrefois, il ne s'agissait pas d'un simple embellissement, mais il avait une fonction liturgique précise. Il était connu dans les églises valdôtaines sous le nom de "porche de mariage" parce que les rites précédant le mariage se déroulaient à son abri. Nous savons, d'après la documentation qui nous est parvenue, qu'elle était aussi parfois utilisée pour l'enseignement de la catéchèse.
Chapelles et autres signes de présence chrétienne
La foi des habitants de Cogne a entraîné la fondation de nombreuses chapelles, datant pour la plupart du XVIIe siècle, dans les villages d'Epinel (dédiée aux saints Fabien et Sébastien, refondée en 1619) ; de Cretaz (dédiée à la Conversion de saint Paul, fondée en 1667) ; La Tina (chapelle de Saint Antoine de Padoue, existant en 1617) ; Montroz (dédiée à la Pieta, refondée en 1712) ; Gimillan (Saint Pantaléon, existant au 17ème siècle) ; Terrabouc (Saint Bernard d'Aoste, fondé en 1657) ; Champlong (Sainte-Barbe, existant au XVIIe siècle, détruite par la crue de 1863 et reconstruite un peu plus loin du ruisseau) ; Lillaz (chapelle de Saint-Clément, anciennement Sainte-Anne, détruite par la crue de 1863 et reconstruite en 1875, à l'écart du ruisseau, de l'autre côté du village) Goilles (St Jacques le Majeur, XVIIe siècle) ; Cret (dédiée à Notre Dame des Neiges) ; Sonvilla (chapelle St Blaise, anciennement St Marguerite, existant au XVIIe siècle) ; Valnontey (St Léonard, refondée en 1715). Enfin, comme splendides témoignages de foi, nous voudrions signaler les croix et les statues de la Vierge érigées sur plusieurs des plus hauts sommets de nos montagnes, comme le Gran Paradiso, Punta Tersiva, Grivola et Pousset, pour rappeler un but et un accomplissement et pour garantir la protection divine.
Philosophie : l'histoire d'un pays, d'une région, d'un peuple, d'un pays.